Les pertes de la compagnie nationale alimentent la chronique depuis de longues années, exemple parmi d’autres de la gestion catastrophique des entreprises publiques reprochée à l’équipe de l’ancien président du pays Jacob Zuma. Sous perfusion permanente d’aides d’urgence, SAA est déficitaire depuis six ans. Elle a perdu 5,6 milliards de rands (420 million de dollars) pendant l’année fiscale 2017-18 et sa dette atteint désormais 680 millions de dollars.
« On se demande si la compagnie va survivre », résume son porte-parole, Tlali Tlali. En prenant les commandes de la compagnie à la fin de l’année dernière, son nouveau PDG Vuyani Jarana a affiché sa volonté de redresser ses comptes. A situation désespérée, il a trouvé une solution originale.
Son constat est simple: la compagnie emploie pléthore de pilotes, comme le reconnaît lui-même leur syndicat. Alors, plutôt que de procéder à des licenciements, extrêmement impopulaires, pourquoi ne pas simplement « louer » le surplus de pilotes aux compagnies aériennes étrangères désespérément en manque de personnel navigant? Portée par la forte croissance du trafic aérien, la demande mondiale de pilotes ne cesse de croître. D’ici 2036, il faudra recruter 635.000 nouveaux pilotes, estime ainsi Boeing.